Les tours génoises, l’un des symboles de la Corse

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Les tours génoises qui constellent le littoral corse sont l’un des symboles de l’île de beauté. Leur construction a commencé au XVIe siècle pour se protéger des pirates turcs, qui ont lancé des razzias dévastratrices sur les côtes de la Méditérranée après la prise de Constantinople en 1453. En 1730 l’île avait 120 tours dont 30 au Cap Corse.
Aujourd’hui, sur les 85 tours dénombrées au début du XVIIIe siècle, 67 demeurent encore debout.
La fonction des garnisons qui occupaient les tours (les torregiani) était d’assurer la vigie pour renseigner les navigateurs, les bergers et les laboureurs sur la sécurité. Les hommes communiquaient par feux avec les tours les plus proches idéalement positionnées à portée de vue, et surveillaient l’arrivée d’éventuels pirates. En cas d’alerte, le signal donné sur la terrasse au sommet de la tour, sous forme de fumée, de feu ou d’un son de culombu (grande conque marine), prévenait les environs de l’approche d’un navire hostile. S’ensuivait le repli général des bêtes et des gens vers l’intérieur. Les deux tours les plus proches s’allumaient alors et ainsi de suite, ce qui permettait de mettre toute l’île en alerte en quelques heures.
Plus anciennes, les « tours pisanes » sont en général carrées, bâties sur des arêtes montagneuses pour être mieux défendues contre l’envahisseur. Elles ont été édifiées dès le XIIe siècle.
Aujourd’hui les tours génoises représentent un patrimoine considérable. Sur la centaine de tours construites, il n’en demeure qu’une soixantaine. Si certaines sont en ruine, d’autres sont en très bon état. Beaucoup d’entre elles sont classées Monuments historiques.
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« Sans cesse les plages de Corse sont visitées par les corsaires barbaresques, qui pillent les campagnes et enlèvent des captifs. Les 85 tours, bâties sur le littoral par ordre du gouvernement de Gênes pour signaler aux populations l’approche des corsaires, ne suffisaient pas toujours à les préserver de leurs atteintes. Ces tours sont nombreuses. De la mer, en longeant les côtes, on les voit dans leur fauve isolement, sur les pointes les plus périlleuses. Elles accentuent encore la désolation des rocs, des arbustes qui semblent incrustés, des escarpements inaccessibles qu’elles commandent. Parfois, au contraire, elles se parent des charmes d’un promontoire harmonieux et d’une baie caressante. »[Colonna de Cesari-Rocca et Louis Villat : Histoire de Corse Ancienne, Librairie Furne Boivin & Cie Éditeurs, 1916 p.130].
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